Le Virtual Workplace, une solution d’actualité

Après plus de 12 ans d’existence, le poste de travail virtualisé répond toujours aux enjeux des DSI : facilité de gestion, rapidité de déploiement et sécurité de l’environnement. La virtualisation facilite la digitalisation en centralisant une partie de l’exploitation du parc sans pour autant sacrifier les fonctionnalités proposées aux utilisateurs. Afin de profiter au maximum des avantages de la virtualisation, il faut définir l’infrastructure adaptée aux besoins.

Les avantages du Virtual Workplace

Rationalisation des coûts et gestion des licences

La réduction du coût du poste de travail est l’un des principaux objectifs des DSI. C’est dans ce but que s’inscrit la virtualisation, dans une certaine mesure. Avec un Virtual Workplace, le recyclage des vieux PC est envisageable. Il suffit d’un simple client et d’une connexion au SI afin d’accéder à un environnement virtuel et sécurisé.

On peut utiliser les licences d’application en simultané, au lieu d’avoir des licences unitaires par poste. Cela permet de réaliser des économies sur des applications utilisées occasionnellement par les utilisateurs.

Optimisation du processus opérationnel

Avec un Virtual Workplace, il est facile et rapide de déployer une application pour plusieurs utilisateurs. A contrario, les postes lourds nécessitent de longues installations, une importante maintenance, sans compter la disponibilité du poste sur le réseau.

La gestion des accès peut être gérée facilement et de façon sécurisée pour des collaborateurs internes ou externes et pour des activités avec un lourd impact business. Exemple : un centre d’appel externe.

Réponse aux nouveaux usages métiers

Avec l’accroissement de la mobilité des utilisateurs, la virtualisation de l’espace de travail convient aux collaborateurs nomades. En effet, l’espace de travail virtuel peut être accessible depuis n’importe où et sur n’importe quel terminal.

Le BYOD (Bring Your Own Device) est désormais envisageable. Chaque utilisateur peut préférer le confort matériel de son appareil personnel pour réaliser ses tâches : ordinateur portable, fixe, tablette, smartphone. L’environnement virtuel est accessible et identique quel que soit le terminal utilisé pour y accéder.

Dans un contexte de télétravail renforcé, le poste virtuel reste une solution fiable pour garantir un accès sécurisé au SI par les collaborateurs.

Pour rejoindre l’actualité 2020, en temps de crise, un bureau virtualisé permet aux collaborateurs d’avoir accès à un espace de travail sécurisé dans le cadre d’un plan de continuité d’activité. A titre d’exemple, Orange Business Services a augmenté sa capacité d’accueil de machines virtuelles de 700% afin de répondre au mieux aux besoins clients.

Qu’est-ce qu’un Virtual Workplace ?

Le Virtual Workplace est un espace de travail qui ne se trouve pas sur un poste physique. Cet espace est accessible via une connexion interne (intranet) mais aussi en externe (internet). L’utilisateur peut alors se libérer de la proximité géographique de l’espace de travail.

La mise en place d’un Virtual Workplace devient un argument de poids lorsqu’une société internationale veut mettre en place un service spécifique sur différents territoires. À titre d’exemple : un centre d’appel 24/7 dont le roulement se fait « follow the sun ».

Les collaborateurs de ce service disposent donc du même environnement, des mêmes applications et données, quel que soit leur localisation et tout cela en temps réel.

Sur le marché, quelques entreprises se sont lancées dans la course de l’édition de solution de virtualisation de l’espace de travail. Nous nous arrêterons sur les géants : Citrix et VMware.

Citrix

Citrix, ou Citrix Systems, est une multinationale américaine créée en 1989 par Ed IACOBUCCI au Texas. Aujourd’hui, Citrix compte plus de 8000 employés pour un chiffre d’affaires avoisinant 3 milliards de de dollars en 2018. La vision de Citrix est la mise à disposition d’un espace où chacun peut travailler depuis n’importe où dans le monde.

Citrix propose le produit Workspace (anciennement connu sous le nom de XenApp & XenDesktop).
C’est un ensemble de solutions client/serveur permettant d’accéder à des environnements de travail virtuel centralisé. D’un point de vue utilisateur, c’est une solution associable au SaaS (Software as a Service) et au DaaS (Desktop as a Service). Citrix Workspace permet de gérer les deux types d’infrastructure qui seront présentées la partie suivante : VDI et SBC.

VMware

VMware est également une multinationale américaine, fondée en 1998 par Diane Greene et Mendel Rosembum en Californie. L’effectif de Vmware s’élève à près de 18 000 employés pour un chiffre d’affaires d’un peu plus de 2 milliards de dollars. A noté que Dell a fait l’acquisition de Vmware en 2016 pour somme avoisinant les 67 milliards de dollars.

VMware propose la solution « Horizon » qui est similaire aux solutions de Citrix en se définissant dans le secteur du Cloud Hybride. Aujourd’hui VMware ne permet que de gérer les infrastructures de type VDI, qui sera présenté plus tard.

Architecture envisageable

Avec un Virtual Workplace, tout l’environnement de travail est centralisé et sécurisé sur des serveurs dédiés. L’utilisateur peut donc disposer de n’importe quel poste (client léger, tablette ou ordinateur portable) et se connecter à un bureau virtualisé ou utiliser simplement des applications elles aussi virtualisées. Quel que soit l’appareil avec lequel l’utilisateur se connecte, il dispose de ses outils de travail de façon totalement transparente et identique.

Du fait de la virtualisation de l’environnement de travail, il est possible de protéger les données de l’entreprise et celles exploitées par les utilisateurs en les centralisant.

Il existe deux types d’infrastructure permettant la visualisation d’environnement de travail : le VDI et le SBC.

La solution virtuelle VDI

Le VDI (Virtual Desktop Infrastructure) est un principe de virtualisation de poste, annoncé pour la première fois au grand public en 2008 par VMware, où les images des postes s’exécutent sur des machines virtuelles. Chaque poste de travail inclut son propre système d’exploitation, mais le choix se porte fréquemment sur Microsoft Windows. La solution de VDI permet à l’utilisateur d’avoir un poste virtualisé qui lui est réservé en ressources (RAM, CPU), mais aussi en applications. À titre d’exemple, le VDI répond aux besoins des développeurs qui ont besoin d’un environnement de travail isolé afin de réaliser leur implémentation. Déployer des VDI permet de s’exempter des problèmes de compatibilité d’applications puisque le choix du système d’exploitation n’est pas une limite.

Exemple d’architecture VDI

Avantages du VDI :

  • toutes les machines virtuelles sont contenues dans un Datacenter ;
  • en cas de défaillance d’un VDI, il est facile de régénérer la machine, sans perdre de données ;
  • l’environnement sous VDI permet une « indépendance » de poste : l’utilisateur est seul sur sa machine virtuelle et peut tout faire dessus dans la limite des droits définis par l’administrateur ;
  • il n’y a pas de problème de compatibilité d’applications, car l’application n’est pas installée sur un OS serveur mais comme sur un poste de travail physique.

Inconvénients du VDI :

  • l’environnement n’est pas accessible hors ligne ;
  • sans une politique de « Disaster Recovery » en place au niveau du Datacenter, toutes les machines virtuelles sont inaccessibles.

La solution virtuelle SBC

L’infrastructure SBC (Server Based Computing), inventée par Citrix en 1995, définit qu’une application ou un bureau est implémenté.e, controlé.e, supporté.e et fonctionnel.le sur un OS (Operating System) serveur, et non sur un poste client. Le SBC permet donc de mettre à disposition des applications ou bureaux aux utilisateurs en partageant les ressources d’un serveur.

Une infrastructure SBC permet de rendre l’environnement utilisateur homogène, de prévenir tout dysfonctionnement et d’assurer un support optimal sans bloquer l’activité.

Exemple d’architecture SBC

Avantages d’une infrastructure SBC :

  • plusieurs collaborateurs se connectent et utilisent les mêmes ressources d’un seul serveur : la maintenance de l’espace utilisateur est donc optimisée ;
  • on configure les serveurs délivrant les bureaux et applications de façon à ce que l’infrastructure soit moins gourmande en ressources ;
  • c’est une technologie mature : elle a déjà fait ses preuves ;
  • une seule installation d’application suffit à la rendre disponible pour plusieurs utilisateurs ;
  • la gestion des licences est optimisée : plus besoin de licences unitaires par utilisateurs, des licences en utilisations simultanées sont envisageables.

Inconvénients d’une infrastructure SBC :

  • tout comme le VDI, l’environnement n’est ni accessible hors-ligne, ni exempté d’arrêt de service si un incident intervient au niveau du Datacenter sans politique de « Disaster Recovery » ;
  • les performances du serveur sont limitées d’un point de vue utilisateur ;
  • l’environnement utilisateur doit être restreint au strict nécessaire de ses applications métiers ;
  • une maintenance du serveur ne peut pas être envisageable pendant les heures d’activités.

Tendance

En 2008, la virtualisation d’un poste de travail semblait être la réponse à des problématiques récurrentes de gestion de parc. Cependant, 3 ans plus tard l’enthousiasme des DSI à généraliser cette solution est retombé. On utilise donc la technologie VDI pour répondre à des besoins spécifiques d’utilisateurs, notamment en termes de sécurité et de disponibilité. En effet, le coût des licences est jugé trop élevé et la crainte de la défaillance d’un Datacenter reste dans les esprits. Ce serait priver des milliers de collaborateurs toute possibilité de travailler. La maintenance de cette solution demande également des ressources suffisantes et compétentes (Réseau & Télécom, administration système notamment) afin de la gérer efficacement.

L’architecture VDI se voit donc privilégiée pour des utilisations de type TMA (Tierce Maintenance Applicative), principalement en Offshore. Les DSI peuvent délocaliser des activités ainsi en donnant un accès sécurisé au SI, tout en conservant le contrôle et le contenu des machines virtuelles mises à disposition. On a pu observer un intérêt constant vis-à-vis des technologies de virtualisation de poste de travail de 2011 à début 2020.

Conclusion

La digitalisation est au cœur des préoccupations des DSI. Le Virtual Workplace s’inscrit comme un levier d’accélération de cette démarche. Le choix de son infrastructure doit se faire en fonction du besoin. Objectifs : assurer une facilité de gestion du parc, des économies de fonctionnement, une sécurité et une adaptabilité aux actes métiers.

Comment les DSI peuvent-elles optimiser leurs dépenses tout en garantissant un accès sécurisé au système d’information ? Comment mettre un espace de travail homogène accessible depuis n’importe quel terminal et adapté aux besoins métiers ? HeadMind Partners accompagne ses clients dans les projets de mise en place ou de refonte du poste de travail.

Article écrit par Steven ASSAD, Associate Consultant, membre de la BCOM Digital Workplace chez HeadMind Partners Digital

Sources