La neutralité carbone au sein de la Logistique
Dès le début des années 2000, l’objectif de neutralité carbone a été appliqué à différentes échelles. Toutefois, la plupart du temps des mécanismes de compensation carbone sont utilisés. De ce fait, la neutralité carbone a souvent été confondue avec la compensation carbone.
Lors de la COP21 de 2015, l’accord de Paris a été le premier accord international utilisant la notion de neutralité carbone à l’échelle planétaire. Un de ses principaux sujets a été de fixer cet objectif écologique au niveau mondial avant la fin du siècle. Ceci est présenté par de nombreuses institutions comme une nécessité pour limiter la hausse des températures à 2°C voire 1,5°C. À ce jour, près de 195 Etats ont signé l’accord.
La prise de conscience sur la gravité de la situation et la mise en place de sanctions financières ont remis cet objectif au cœur de l’actualité. L’Union Européenne a même changé ses ambitions et affirme vouloir atteindre cette neutralité climatique dès 2050. La France a elle aussi changé ses ambitions en 2020, en s’engageant à diviser par au moins 5,5 ses émissions nationales de gaz à effet de serre entre 2018 et 2050 (Stratégie Nationale Bas-Carbone).
Dans cet article, nous allons rappeler ce qu’est la neutralité carbone et les dispositifs de mesure existants. Pour ensuite constater l’implication et les enjeux de la Logistique dans cet objectif climatique mondial. Et enfin, voir à date des solutions et engagements mis en place par de grands acteurs de ce domaine.
1. Définition et outils de mesure
1.1 Signification de la neutralité carbone
À travers les différents médias, nous lisons ou entendons le terme « neutralité carbone » de nombreuses fois, mais que signifie-t-il réellement ?
Trouver une définition simple, compréhensible par tous et englobant toutes les spécificités de la neutralité carbone est assez complexe. Celle que nous vous proposons dans cet article est la suivante : la neutralité carbone est « l’équilibre planétaire entre les émissions de carbone et l’absorption du carbone présent dans l’atmosphère par les puits de carbone ». Par cette définition nous prenons en compte que le principe de neutralité carbone n’a du sens qu’au niveau mondial. Une entité à plus petite échelle (pays, entreprise) contribue à cette neutralité, mais n’est pas par définition neutre en carbone. Nous prenons également en compte que les gaz à effet de serre ne sont pas éliminés, mais séquestrés ou absorbés, via différentes solutions, qu’on nomme « puits de carbone ».
La nuance est donc subtile. Le raccourci de dire que la neutralité carbone est une production nulle de dioxyde de carbone est donc faux. Car une émission de gaz à effet de serre (GES) est possible, mais celle-ci implique alors la séquestration de la même quantité de ce gaz. Et c’est donc sur ce point que les sociétés peuvent apporter différentes solutions. Une entreprise qui émet des gaz à effet de serre dans le cadre de son activité peut alors contrebalancer ses émissions grâce à des mécanismes d’absorption de GES.
Qu’en est-il de la compensation carbone ?
Le terme de « compensation carbone » a été cité précédemment, mais attention, cette action est différente de celle décrite juste au-dessus. La compensation carbone consiste à essayer de contrebalancer ses propres émissions de GES par le financement de projets de réduction des émissions chez d’autres acteurs ou de séquestration de carbone.
Ceci est présenté comme un outil disponible permettant d’atteindre la neutralité carbone, mais est assez controversé et fait l’objet de nombreuses oppositions. En effet, la critique principale est que la compensation carbone ne permet pas de contribuer à la neutralité carbone mondiale lorsqu’elle est utilisée), mais pour se soustraire à ce qu’impliquerait le fait de réduire ses propres émissions, et lorsque des acteurs utilisent cet outil au lieu d’agir directement sur leurs propres émissions de gaz à effet de serre.
La bonne pratique consiste donc en une triple comptabilité carbone :
1.2 Les outils de mesure
Afin d’évaluer une grande entité (entreprise, région, état ou même pays), différents outils de mesure ont été mis en place. Dans ce document, nous n’allons pas aborder les solutions techniques récoltant des données à un emplacement précis. Nous allons nous intéresser aux dispositifs à grande échelle, faisant une évaluation globale de l’entité concernée. Ainsi, nous avons sélectionné les deux principaux :
La comptabilité carbone et le bilan carbone
La comptabilité carbone est un outil de diagnostic qui permet de comprendre et d’analyser l’activité des particuliers, des entreprises, des collectivités et des administrations en termes d’émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre. Le résultat est appelé un bilan d’émission de gaz à effet de serre (BEGES).
L’une des méthodologies de référence en matière de comptabilité carbone est le Bilan Carbone©. Développé par Jean-Marc Jancovici en collaboration avec l’Agence de la Transition Ecologique – connu également comme l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) – il est aujourd’hui une marque déposée de l’Association Bilan Carbone, qui en fait évoluer la méthodologie et fournit les outils logiciels associés. L’ADEME, quant à elle, gère la base de données des facteurs d’émissions
Il faut également noter que la loi française n’oblige pas à faire des Bilans Carbone© mais des Bilans d’Émission de Gaz à Effet de Serre (BEGES). Il y existe donc d’autres méthodes.
Bien souvent, les entreprises valorisent le BEGES dans leur RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises, voir l’article RSE, nouvel enjeu en logistique pour plus d’informations). Le champ d’action du BEGES est large et son processus se réalise en plusieurs étapes bien distinctes :
La méthode pour réaliser la comptabilité carbone prend en compte l’ensemble du cycle de vie des produits et/ou des services proposés par un acteur privé ou public. La comptabilité carbone classe donc les émissions dans différents scopes :
- 1 : émissions directes
- 2 : émissions indirectes associées à la consommation d’électricité, de froid et de chaleur
- 3 : autres émissions indirectes
Voici un schéma détaillant ce classement sur un cycle de vie complet :
L’empreinte carbone
L’empreinte carbone est un indicateur qui vise à estimer les émissions de gaz à effet de serre engendrées par un produit, une activité, une entité, une personne ou un groupe de personnes.
Pour estimer ces dernières, un calcul fondé sur des facteurs d’émissions physiques ou monétaires est utilisé :
Les ratios physiques
Le facteur d’émission physique précise la quantité de GES émise par une unité consommée. La quantité consommée s’exprime dans l’unité physique du produit (litres, m2 ou encore kg par exemple).
Par exemple, un déplacement en ferry émet en moyenne 5 kg de CO2 (facteur d’émission) pour chaque passager qui parcourt une distance d’un kilomètre (quantité consommée).
Partout où cela est possible, on estime une émission de GES sur la base d’un facteur d’émission physique.
Le calcul est réalisé ainsi :
Quantité CO2 = Quantité Consommée x Facteur d’Émission Physique
Les ratios monétaires
Un facteur d’émission monétaire permet d’estimer les rejets en GES d’un produit ou d’un service, à partir de son prix. Pour certains produits ou activités (contrats d’énergie, électricité ou gaz), il est recommandé de toujours évaluer les émissions avec des facteurs physiques (exemple : par kWh). Pour d’autres produits ou activités, il est impossible de calculer des émissions de gaz à effet de serre à partir de données physiques. Dans ce cas, on utilise des facteurs d’émission monétaires, qui vont estimer ces émissions à partir de leur prix ou de leur coût. Par exemple, l’utilisation d’un logiciel de comptabilité.
Le calcul est réalisé ainsi : Quantité CO2 = Prix x Facteur Émission Monétaire
Vous pouvez noter dans les deux formules précédentes la présence du terme « Quantité CO2 » alors que nous parlons de gaz à effet de serre, dans leur globalité. En réalité, lors d’une estimation d’empreinte carbone, nous utilisons une unité s’appelant « l’équivalent CO2 ».
Pour l’expliquer nous allons faire une analogie avec les devises monétaires : quand on a des revenus constitués d’euros, de dollars et de yens, il faut une unité de compte unique dans laquelle convertir l’argent dans ces différentes monnaies. Le « gramme d’équivalent CO2 » a le même objectif : c’est l’unité de compte unique définie pour pouvoir additionner des grammes de CO2, des grammes de méthane, des grammes de protoxyde d’azote, qui ne peuvent pas s’additionner tels quels, parce que ce sont des grammes de matières différentes.
Avec cette définition de la neutralité carbone et l’explication des dispositifs de mesure, nous pouvons désormais comprendre l’implication du monde de la Logistique dans les émissions de GES mondiales. Ce sujet est abordé dans la prochaine partie.
2. Implication et enjeux de la Logistique
2.1 Le rôle de la Logistique dans les émissions mondiales
Depuis la fin du XXe siècle, la mondialisation de l’Economie, l’élévation des niveaux de vie et le développement du tourisme ont contribué à accroître le volume des transports, autant de passagers que de biens. Le secteur de la Logistique anticipe la poursuite de ce mouvement dans les années qui viennent et le transport est le secteur où la progression des émissions de GES est aujourd’hui la plus forte (voir le brief Emissions de CO2 et mode de transport).
La Logistique implique différents types de transport que nous connaissons bien : le routier, le ferroviaire, l’aviation et le maritime. Comme cité auparavant, ces derniers sont utilisés pour deux principales activités :
Le fret commercial
Il est en forte hausse. Ceci est dû à la progression des échanges internationaux et à la diversification d’origine des composants d’un produit. Ces derniers sont généralement composés d’éléments venus de différentes usines dans le monde. Environ 70 % de ces échanges internationaux sont assurés par la mer, 18 % par la route, 9 % par le rail, 2 % par les canaux, et moins de 0,25 % par les airs. Nous pouvons alors noter l’écrasante proportion d’échanges internationaux utilisant des transports qui se reposent sur la combustion de pétrole, et donc émetteurs de GES.
Le transport des passagers
En prenant en compte le développement des métropoles, les déplacements urbains courts deviennent plus nombreux. Les autres mouvements plus longs et les voyages aériens sont également en hausse depuis plusieurs années.
2.2 Des prévisions préoccupantes
Selon l’ITF (International Trade Forum), ces deux blocs devraient tripler de volume entre 2015 et 2050, si les tendances actuelles se poursuivent.
En 2018, l’IEA (International Energy Agency) ou AIE (Agence Internationale de l’Energie) a établi que 24 % des émissions mondiales de CO2 dues à la combustion d’énergie relèvent du secteur des transports.
Sur la base des statistiques actuelles, on estime que les émissions mondiales du transport devraient augmenter de 60 % entre 2015 et 2050. Or, pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris, il faudrait que les émissions du fret baissent de 45 % et celles du transport de passagers de 70 %.
À tous ces chiffres il faut également rajouter les émissions indirectes. En effet, si la majorité des rejets de CO2 sont dues à ces émissions directes produites par les transports, il ne faut pas omettre que la construction d’un entrepôt de stockage, ainsi que toutes les procédures de gestion liées à la logistique ont également une empreinte carbone. Sur le schéma ci-dessous se trouve un exemple de bâtiment de logistique. Chacune des annotations décrit les consommations de chaque département en tonne d’équivalent CO2 (teq CO2) :
2.3 La neutralité climatique : objectif planétaire
La prise de conscience mondiale sur la situation climatique a amené les gouvernements à mettre en place différents outils de réduction des émissions de GES.
Évoquée dès 2005 par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), la nécessité d’atteindre la neutralité carbone à l’échelle mondiale est devenue largement reconnue pour pouvoir respecter les objectifs majeurs de l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015, à savoir, l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C, et si possible à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Les pays signataires visent en outre à atteindre le plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre, notamment via des Contributions Déterminées au niveau National (CDN), dans lesquels les pays se fixent des stratégies de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.
Dans le rapport SR15 (« Rapport Spécial 1,5°C ») de 2018, le GIEC a partagé ses recommandations à partir de diverses observations et estimations quant aux évolutions d’émissions au fil du siècle. Dans ce rapport, il indique l’année où la neutralité carbone devrait être atteinte, pour limiter la hausse des températures :
- Pour ne pas dépasser 1,5 °C, les émissions nettes de GES doivent baisser de 45 % d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 2010, avec un objectif de tomber à zéro d’ici 2050.
- Pour ne pas dépasser 2 °C, elles doivent baisser de 25 % d’ici 2030 et de 66% d’ici 2050 par rapport à leur niveau de 2010, avec un objectif de tomber à zéro d’ici 2075.
2.4 Un nouveau plan Européen
A la fin de l’année 2019, le Parlement Européen a adopté la stratégie de la Commission Européenne d’atteinte de la neutralité carbone dans l’UE à l’horizon 2050. L’objectif étant de parvenir à un niveau zéro d’émission nette de gaz à effet de serre à cette année
Un nouveau projet commun à l’horizon
En 2021, la Commission européenne dévoile son projet « Fit for 55 » constitué de douze directives et règlements. Ces règles visent à réduire les émissions carbones de l’Union européenne d’au moins 55 % d’ici 2030. Cela représente un point de passage indispensable pour ensuite espérer atteindre la neutralité climatique en 2050. Voici plusieurs décisions faisant partie de ce projet :
- Le marché du carbone européen (ETS) sera endurci par une baisse des quotas d’émissions et un accroissement de leur coût, et sera élargi à des secteurs jusqu’ici épargnés, comme le maritime et l’aviation.
- Un second marché carbone sera créé pour le transport routier et le bâtiment. L’Europe va se doter d’un Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) destiné à renchérir le coût des importations depuis des États tiers moins regardants sur les normes environnementales.
- Une refonte de la fiscalité de l’énergie rendra à terme les énergies renouvelables plus attractives que les fossiles.
- Différentes normes environnementales seront renforcées, en particulier celles des émissions des automobiles. Le projet présenté aboutirait à la fin des ventes de véhicules Diesel ou essence neufs dès 2035.
Toutefois, ces propositions n’ont pas encore été validées, car les textes doivent être examinés d’ici à 2023 par le Conseil et le Parlement européens.
Impact de ces directives sur les acteurs de la Logistique
Avec ces objectifs internationaux et les futures sanctions économiques que peuvent apporter les nouvelles réglementations, il devient primordial aux entreprises de la Logistique de revoir leur organisation. Et pour les atteindre, les gouvernements ne vont pas hésiter à renforcer leurs réglementations, via des obligations, interdictions, ou quotas. Ils seront alors prêts à appliquer des taxes, ou autres répressions financières, appliquées aux sociétés émettant trop de GES.
Certains grands noms de la Logistiques ont déjà mis en places des solutions. Et d’autres ont officiellement déclaré leurs engagements à diminuer leurs émissions. Nous allons en aborder quelques-uns dans la partie suivante.
3. Solutions et engagements
3.1 Mise en place de solutions écologiques
Prenons à présent le temps de revenir sur des solutions/engagements pris par de grands groupes sur ces questions relatives à leur impact et leur vision des choses :
Le premier exemple vient d’un transporteur connu mondialement : FedEx.
Depuis 2009, les efforts de l’entreprise ont contribué à une réduction d’environ 40% de l’intensité des émissions de GES dans toute l’entreprise. Alors que le volume des colis a augmenté de 99% au cours de cette période. Prenons d’abord l’exemple de Mitch Jackson, directeur du développement durable de FedEx Corp :
Puis, d’ici 2040, FedEx va remplacer l’ensemble de son parc de véhicules pour la collecte et la livraison de colis, afin qu’il soit constitué uniquement de véhicules électriques.
Enfin, FedEx travaillera avec ses clients pour offrir une durabilité tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement grâce à des offres d’expédition « neutres en carbone » et des solutions d’emballage durables.
Analyse des propos :
Nous voyons à travers ce premier exemple qu’il n’est abordé que les deux premiers des aspects de la comptabilité carbone (pour rappel, trois scopes doivent être évoqués). Or l’entreprise doit penser global et montrer en quoi ses actions vont contribuer à l’échelle mondiale. Il s’agit ici davantage de communication que d’actions concrètes visant à atteindre des offres neutres en carbone.
Le second exemple est un acteur mondial français, il s’agit de la société Bolloré Logistics.
Ayant pour objectif la neutralité carbone, Bolloré Logistics a renouvelé son programme de compensation carbone démarré en 2020 et portant sur les émissions de GES générées par le fret maritime LCL (Less than Container Load). Après avoir mesuré ses émissions, le groupe de transport et de logistique a décidé de les compenser en finançant en Thaïlande un projet de revalorisation des déchets en énergie, porté par la société CYY Bio Power Co implantée à Pong Daeng. Ce projet consiste à capturer le méthane produit par le traitement des eaux usées pour le transformer en biocarburant et en électricité. Cela améliore la qualité de l’air pour les habitants et finance l’élimination des déchets grâce à la vente de l’électricité produite. Voyons comment le groupe envisage les choses, à travers quelques mots de Pierre Houé, directeur adjoint des opérations de Bolloré Logistics :
Pour appliquer ses idées, l’entreprise a lancé en 2018 un programme RSE intitulé « Powering Sustainable Logistics ».
Analyse des propos :
Même chose que précédemment, on constate que l’entreprise utilise beaucoup de termes qui laissent penser au champ lexical de ce qui est relatif à la comptabilité carbone (compensation carbone, GES, compenser, émission de CO2). Toutefois, si on se concentre sur le fond, l‘entreprise évoque de grands principes et utilise les termes « clés » de la comptabilité carbone, sans réellement expliciter leurs actions. Et c’est ici, que les entreprises ont compris qu’il fallait « jouer » : prendre un sujet d’actualité, montrer qu’on s’y intéresse, mais le fond n’est y est pas complètement. Il y a beaucoup de sous-entendus, d’actions vertes et de positionnements communiqués, sans pour autant faire avancer le sujet de comptabilité carbone. Dans tous les cas, ces initiatives sont louables mais ne permettent pas de mettre en avant un BEGES mais plus de partager une image positive verte sur des actions à entreprendre.
3.2 Les engagements sur l’avenir en termes de neutralité carbone
La mise en place de nouvelles solutions plus propres au sein des entreprises logistiques peut prendre du temps. Du fait que toute leur organisation est à revoir, cela ne peut se faire que progressivement. C’est pourquoi, en addition de l’application de ces solutions, beaucoup de sociétés expriment leurs objectifs et s’engagent à la diminution de leurs émissions de dioxyde de carbone.
Les engagements de FedEx
La société américaine a annoncé un objectif ambitieux : atteindre la neutralité carbone de ses opérations mondiales d’ici 2040. Pour parvenir à cela, FedEx a prévu d’investir plus de deux milliards de dollars au cours des prochaines années. Cet apport a pour but de soutenir des initiatives visant à rendre les activités de la société plus durables. Cela concerne l’ensemble de sa flotte de véhicules motorisés et d’avions, ainsi que dans ses installations.
Parmi ces initiatives, FedEx a déclaré faire une contribution de 100 millions de dollars à l’université de Yale pour encourager la création du Yale Center for Natural Carbon Capture. La création de ce centre vise à accélérer la recherche appliquée sur les solutions de séquestration naturelle du carbone.
La nouvelle stratégie de Kuehne+Nagel
Autre géant de la logistique, Kuehne+Nagel s’est lui aussi engagé à réduire ses émissions de GES, et cela au travers du programme Net Zero Carbon. Le but de ce dernier est de donner de nouvelles directives de gestion à travers tous les niveaux de la compagnie. Elles suivent les trois axes suivants :
- Assurer une gestion efficace du carbone dans toutes les opérations.
- Apporter des solutions respectueuses de l’environnement à nos clients.
- Offrir des services logistiques en se basant sur des critères environnementaux
Pour appliquer ces nouvelles règles, ils vont suivre les étapes suivantes : visibilité, réduction et compensation.
1.VISIBILITÉ
Pour faire des choix plus écologiques, il faut être conscient de l’empreinte carbone à chaque étape de la chaîne logistique. Leurs plateformes numériques vont alors permettent à leurs clients de visualiser les meilleures solutions, avec des émissions réduites. Ils pourront ainsi optimiser les itinéraires et sélectionner les services qui émettent le moins de GES.
2.RÉDUIRE
Cette action s’applique sur deux points. Premièrement, sur un aspect plus matériel, avec l’utilisation d’énergies renouvelables, la réduction des voyages d’affaires et l’élimination des déchets. Mais également, sur un aspect plus psychologique, avec la mise en place de formations visant à développer la conscience environnementale des équipes.
3.COMPENSER
Par exemple, l’investissement dans des projets environnementaux certifiés qui contribuent à atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies.
Ces nouvelles directives expriment les nouveaux objectifs de l’entreprise, à savoir être totalement neutre en carbone à partir de 2020, et atteindre la neutralité carbone pour l’empreinte des fournisseurs et clients d’ici 2030.
En complément de leurs objectifs personnels, Kuehne+Nagel offre à ses clients des solutions pour réduire les émissions de GES de leurs chaînes logistiques. Ils utilisent le big data et des analyses prédictives, ainsi que des plateformes numériques qui permettent de sélectionner des itinéraires et des modes de transport plus verts.
Nous voyons donc qu’il n’existe pas une solution, mais des solutions afin de réussir à atteindre ces enjeux. Chacune de celles-ci répond à des objectifs définis par les entreprises. Et c’est justement sur cette définition d’objectifs que chacun aura des défis à relever sur les prochaines années.
4. HeadMind Partners & la neutralité carbone
Au travers de cette étude, nous avons pu comprendre les notions de neutralité carbone, ainsi que le rôle et l’implication de la Logistique dans cet objectif mondial.
Les enjeux de cette problématique sont en adéquation avec les activités du cabinet. Voici la liste non exhaustive des types de ressources proposées :
- La mise en place de nouvelles solutions techniques avancées,
- La réorganisation des processus et des stratégies d’entreprise,
- La gestion et l’optimisation de la donnée
C’est pourquoi HeadMind Partners est parfaitement en mesure d’accompagner les clients du secteur de la Logistique et de répondre efficacement à leurs attentes.
Article écrit par Maxime BINEAU, Senior Consultant, membre de la BCOM Logistique
chez HeadMind Partners Digital
SOURCES
« Logistique durable et bilan carbone ». Durableo. 2010. [consulté le 19/05/21]. Disponible à l’adresse : http://durableo.over-blog.com/article-logistique-durable-et-bilan-carbone-45967927.html
« FedEx s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici 2040». Ecommercemag.fr. 2021. [consulté le 14/09/21]. Disponible à l’adresse : https://www.ecommercemag.fr/Thematique/logistique-1222/Breves/FedEx-engage-atteindre-neutralite-carbone-ici-2040-358034.htm#
« Une première dans le secteur du transport et de la logistique : Le programme Net Zero Carbon de Kuehne+Nagel». Kuehne+Nagel. 2019. [consulté le 14/09/21]. Disponible à l’adresse : https://fr.kuehne-nagel.com/-/entreprise/responsabilite-sociale/neutralite-carbone
« Bolloré Logistics œuvre à la compensation carbone de ses expéditions LCL ». Voxlog. 2021. [consulté le 14/09/21]. Disponible à l’adresse : https://www.voxlog.fr/actualite/5082/bollore-logistics-oeuvre-a-la-compensation-carbone-de-ses-expeditions-lcl
« Neutralité carbone : définition, objectifs et enjeux ». Freeze by Carbo. 2021. [consulté le 19/05/21]. Disponible à l’adresse : https://www.hellocarbo.com/blog/calculer/la-neutralite-carbone/
« Transports mondiaux : émissions de CO2 en hausse ». Planete energies ; 2020. [consulté le 19/05/21]. Disponible à l’adresse suivante : https://www.planete-energies.com/fr/medias/decryptages/transports-mondiaux-emissions-de-co2-en-hausse